Ce que le sauna ne vous dit pas : la vérité sur la perte de poids et la combustion des calories

Sauna et perte de poids : mythe ou réalité pour affiner sa silhouette ? #

La transpiration : perte de kilos ou illusion temporaire ? #

Sous l’effet d’une température qui oscille généralement entre 70 et 100°C pour un sauna traditionnel, notre corps enclenche un mécanisme de sudation destiné à réguler la température interne. Cette réaction, parfois perçue comme une solution rapide pour s’alléger de quelques kilos, repose en réalité sur une perte d’eau immédiate, et non sur une diminution de la masse grasse.

  • Le ministère de la Santé au Japon rappelle qu’une séance peut entraîner la perte de 500 grammes à 1 litre de liquide, chiffre largement récupéré dès la prochaine hydratation.
  • Des athlètes de l’équipe de lutte olympique des États-Unis utilisent ponctuellement le sauna pour réduire leur poids à court terme avant une pesée, mais ne constatent aucune baisse durable de leur masse adipeuse sur le long terme.

La sudation massive ne saurait donc être assimilée à une perte de tissu graisseux. Dès que nous buvons, la balance retrouve quasi instantanément son affichage initial, signant le caractère purement transitoire du phénomène. À ce titre, les centres de thermothérapie en Scandinavie mettent en garde leurs clients sur les quiproquos courants entre déshydratation momentanée et amincissement réel.

Effet du sauna sur le métabolisme et les calories brûlées #

L’exposition à la chaleur du sauna stimule diverses réactions physiologiques, telles qu’une élévation de la fréquence cardiaque (jusqu’à 120 battements par minute) et une augmentation du métabolisme basal. Des études conduites par le Département de physiologie de l’Université de Jyväskylä, Finlande, soulignent un impact sur la dépense énergétique, estimant entre 150 et 300 calories brûlées pour une séance de 30 minutes, avec de légères variations selon le poids et l’état de santé de l’individu.

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  • En 2023, Sunlighten a présenté une analyse comparant la dépense en sauna infrarouge à celle d’un cardio-training modéré : le niveau de calories consommées reste toutefois bien inférieur à celui d’activités physiques dynamiques, comme la course ou le cyclisme.
  • Le rapport de l’Armée américaine de 2023 évoque une dépense similaire pour une personne de forme moyenne, soit environ 300 calories pour une perte provisoire de 0,5 kg.

Il faut donc relativiser les bénéfices du sauna sur la combustion calorique : la température élevée pousse le corps à dépenser davantage pour refroidir l’organisme, mais le volume total reste modeste, bien en deçà d’une séance d’entraînement typique en salle de sport.

Sauna et élimination des toxines : impact indirect sur la silhouette #

La sudation intense enclenchée par le sauna se double d’un processus d’élimination des toxines par la peau, argument fréquemment avancé par les promoteurs des spas haut de gamme en Europe ou les fabricants de cabines à infrarouge. Selon Sunlighten, la libération de polluants environnementaux (phtalates, métaux lourds) stockés dans les tissus adipeux est accélérée par la chaleur profonde, ce qui inciterait à utiliser cette technique pour « purifier » le corps.

  • Le centre médical Mayo Clinic publie que cette détoxication, si réelle, n’a pas de lien direct avec une fonte mesurable des graisses corporelles.
  • La sensation de « légèreté » décrite après la séance est essentiellement liée à la déshydratation temporaire et à l’effet relaxant du sauna sur le système nerveux autonome.

L’action principale du sauna réside dans l’accélération passagère de certains échanges métaboliques et la stimulation du système lymphatique. Toutefois, aucune étude clinique, à ce jour, n’a identifié un lien causal entre élimination de toxines par transpiration et réduction significative de la masse grasse.

Différences entre sauna traditionnel et sauna infrarouge pour mincir #

L’innovation dans le secteur des équipements de bien-être a vu l’émergence du sauna infrarouge, souvent présenté comme plus efficace pour favoriser la perte de poids que le sauna traditionnel. Les deux procédés diffèrent quant à leur mode d’action :

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  • Sauna traditionnel : Utilisé depuis le Moyen Âge en Finlande, il repose sur une chaleur sèche (jusqu’à 100°C) qui enveloppe l’ensemble de la pièce. Le processus de sudation débute rapidement, mais le rayonnement reste assez superficiel.
  • Sauna infrarouge : Lancement massif par Sunlighten et Clearlight en 2020. Les ondes infrarouges pénètrent plus profondément sous l’épiderme, ce qui produit une transpiration trois à sept fois supérieure au sauna traditionnel pour une température moins élevée (45-60°C).

Des analyses comparatives, dont celle du Salon Mondial du Sauna & Spa 2021 à Düsseldorf, confirment une sensation de sudation accrue avec l’infrarouge, mais sans impact radical sur la combustion des graisses. Les promesses d’amaigrissement rapide associées à ces nouveaux dispositifs demeurent, dans la pratique, largement surestimées par de nombreuses entreprises du secteur high-tech.

Pourquoi la sueur seule ne suffit pas pour perdre du gras durablement #

La perte de masse grasse repose sur un mécanisme simple mais intransigeant : seul un déficit calorique répété sur la durée permet d’amorcer la fonte des tissus adipeux. L’organisme pioche alors dans ses réserves pour subvenir à ses besoins énergétiques quotidiens. Or, la sudation provoquée par le sauna ne vient pas remplacer une véritable gestion nutritionnelle ou un effort physique régulier.

  • La clinique Mayo aux États-Unis déconseille de miser exclusivement sur la sudation pour espérer remodeler la silhouette à long terme, en rappelant que seule la combinaison activité physique et alimentation adaptée garantit des résultats notables.
  • Selon le rapport de l’Institut National de la Santé Publique de France, 2022, plus de 84% des pertes de poids durables recensées reposent sur l’ajustement des modes de vie et non sur la déshydratation passive.

Sans modification comportementale profonde, le sauna, individuel ou en groupe, n’intervient que comme soutien d’appoint, n’impactant pas de manière significative le tissu adipeux visé dans les programmes d’amincissement sérieux.

Utilisation du sauna dans une stratégie de bien-être global #

Intégrer le sauna dans un plan global de bien-être représente une stratégie pertinente lorsque l’objectif ne se limite pas à la minceur. De nombreuses études, dont certaines relayées par l’Agence Européenne de la Santé en mars 2023, soulignent son intérêt pour :

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  • La gestion du stress (abaissement du cortisol, influence positive sur l’équilibre émotionnel),
  • La stimulation de la circulation sanguine (oxygénation, transport des nutriments),
  • La récupération musculaire (diminution des courbatures, optimisation de la régénération post-entraînement).

La relaxation profonde offerte par les séances régulières contribue ainsi à maintenir les fonctions physiologiques essentielles, à favoriser la motivation pour poursuivre une hygiène de vie active et à gérer efficacement le stress, facteur indirect de surpoids chronique, selon le référentiel 2024 de Psychiatrie France.

Si nous devions conseiller une méthode, il serait judicieux d’utiliser le sauna comme un puissant complément à l’entraînement et à la diététiques, sans lui accorder de vertus miraculeuses isolément. Plusieurs destinations reconnues, telles que les stations thermales de Budapest, Hongrie et les complexes bien-être de Helsinki, Finlande, en font un élément pilier autour duquel s’articule un ensemble de soins globaux visant aussi bien la santé que la détente.

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